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Suis-je un vrai lecteur si … ?

par Murielle Kannayi
10 minutes de lecture

« Tu n’es pas un vrai lecteur. Tu ne lis que des bandes dessinées. Ce n’est pas vraiment lire ».

« Les romans à l’eau de rose ne sont pas de vrais romans. Tu n’es pas un vrai lecteur si c’est ce que tu lis ».

La deuxième remarque pour le sujet « un vrai lecteur » est celle que je reçois quand je parle de fiction, et surtout de romances. Car c’est ce que je lis le plus. Mes cinq derniers achats étaient des romances. Selon une règle sombre, je ne serais pas une vraie lectrice parce que je lis de la romance. La vraie lecture, serait celle qui parle de la « vraie vie ». La fiction n’est pas la « vraie vie ». D’accord. C’est compris. Je fais donc consciemment le choix de ne pas être une vraie lectrice. La « vraie vie » est chiante de toute façon. Est-ce qu’il y a de vrais lecteurs parmi vous ? Ceux qui ne lisent pas de fiction, se nourrissent de « vrais livres », de « vrais contenus » ? Ou nous sommes des « faux lecteurs » ?

un vrai lecteur

C’est quoi être un vrai lecteur ?

Disclaimer : on n’est pas obligé de lire pour apprendre quelque chose. Lire pour le plaisir est aussi lecture.

Pour comprendre ce post, il faudrait lire mon précédent. Mais bon, petit contexte. Je parlais de ceux qui catégorisent les lecteurs : ceux qui lisent de vraies choses et les autres. La lecture de romance et de bande dessinée n’en faisant pas partie. La première question est donc : Qu’appelez-vous vraie chose ? La seconde : parce qu’on parle de bande dessinée, irrémédiablement, on parle de Tintin ? Puisqu’on parle de romance, évidemment il s’agit de Harlequin et tous les Harlequins sont à mettre à la poubelle. Rires.

Mais l’idée est simplement de comprendre ceci :

1) On ne recherche pas les mêmes choses

Chaque personne sait pourquoi elle lit, ce qu’elle cherche dans les livres. Et on ne recherche clairement pas les mêmes choses. C’est exactement comme le succès ou le bonheur. On n’a pas la même définition, les mêmes attentes de la vie. J’estime avoir réussi si j’ai une belle bibliothèque pleine à craquer, mais je sais que mon amie Chelsea a d’autres envies. Est-ce que cela rend mon succès moins légitime par rapport au sien ?

2) On n’a pas tous le même rapport aux livres ni la même facilité à lire

Je peux passer toute la journée à lire des romans. Mais je décroche vite si je dois lire des bandes dessinées. Parce que je préfère le texte. Ça, c’est moi. Pour une autre personne, ce sera le contraire. C’est comme avec les livres audios. Finalement le format importe peu. Il faut juste trouver ce avec quoi on est le plus à l’aise.

3) La bande dessinée ne s’arrête pas à Tintin ou à Yakari

J’ai remarqué qu’on jugeait facilement parce qu’on ne savait pas. Tintin, Spirou, Yakari sont très populaires mais ne sont pas les seules choses qu’on retrouve dans les bds.

Voici quelques recommandations :

Sapiens, une brève histoire de l’humanité de Yuval Harari

Résumé : Animal insignifiant parmi les animaux et humain parmi d’autres humains, Sapiens a acquis il y a 70 000 ans des capacités extraordinaires qui l’ont transformé en maître du monde.Harari, Vandermeulen et Casanave racontent avec humour la naissance de l’humanité de l’apparition de Homo sapiens à la Révolution agricole. Une bande dessinée pour repenser tout ce que nous croyions savoir sur l’histoire de l’humanité.

Yuval Noah Harari est un écrivain, historien et professeur d’histoire, d’origine Israélienne. Il explique les influences qui nous ont façonné, comment l’homo habilis d’alors est devenu l’homme d’aujourd’hui. Le roman peut être lourd pour les concepts mis en avant, mais le format bd saura parfaitement vous convenir. Ne dit-on pas qu’une image vaut mille mots ?

Les crocodiles de Thomas Mathieu

« Thomas Mathieu illustre des témoignages de femmes liés aux problématiques comme le harcèlement de rue, le machisme et le sexisme ordinaire. Son travail s’inscrit dans un mouvement plus large de prise de conscience et d’une nouvelle génération de féministes qui utilisent internet pour réfléchir et informer sur des concepts tels le « slut-shaming » ou le « privilège masculin ».

Dans ses planches, les décors et les personnages féminins sont traités en noir et blanc de manière réaliste tandis que les hommes sont représentés sous la forme de crocodiles verts. Le lecteur ou la lectrice est invité à épouser le point de vue de la femme qui témoigne et à questionner le comportement des crocodiles particulièrement quand ils endossent le rôle stéréotypé de dragueurs/ prédateurs/dominants. »

Tant pis pour l’amour de Sophie Lambda

Résumé : Quand Sophie rencontre Marcus, elle tombe amoureuse en 48h. Elle qui était si cynique en amour, cette fois, elle y croit. Sauf qu’il se révèle vite étrange. Sophie a alors besoin de comprendre ce qui ne va pas. Confronté à ses mensonges et ses incohérences, il a des réactions violentes, des excuses pour tout et arrive à se sortir de chaque impasse. Mais jusqu’à quand ? Sophie aime un manipulateur narcissique.

Histoire inspirée de la vie de l’autrice, celle-ci y partage son expérience de vie avec un pervers narcissique, partage ses conseils pour les éviter et comment elle a pu s’en tirer.

La bombe d’Alcante, Bollée et Denis Rodier

Résumé : L’incroyable histoire vraie de l’arme la plus effroyable jamais créée. Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Des dizaines de milliers de personnes sont instantanément pulvérisées. Et le monde entier découvre, horrifié, l’existence de la bombe atomique, première arme de destruction massive. Mais dans quel contexte, comment et par qui cet instrument de mort a-t-il pu être développé ?

La bande dessinée n’est qu’un format. Ce n’est pas un genre de livre. Et elle ne se limite pas à Tintin.(C’est très long comme post… 🤣)

un vrai lecteur lit ce qu'il veut
lire en été

Un vrai lecteur ne lit pas de romances. Lol

Même chose. Il n’y a pas que des Harlequins dans la vie et tous les Harlequins ne sont pas mauvais. Et encore, mon « mauvais » concerne surtout la qualité de l’histoire, le style d’écriture, etc.

Ma petite expérience avec la romance et ce que j’y apprends.

J’ai plus de facilité à m’identifier à des personnages de fictions en général et de romances en particulier puisque c’est ce que je lis. Il n’y a pas de Lara dans mon entourage, encore moins de Carrie malheureusement. Dans mon entourage, aucun jeune ne parle de suicide, de dépression, de santé mentale, de harcèlement ou autre. Je dis aucun jeune, mais ça vaut aussi pour les adultes. Et dans un contexte africain, ce n’est définitivement pas le genre de sujets à aborder à tout va. Le fait qu’il s’agisse d’une romance rend, pour moi, l’histoire plus facile, moins difficile à lire. Si je dois lire sur des thématiques délicates comme la dépression, autant que ce soit une romance, car cela rend les choses moins… Abruptes. C’est mon choix.

Quelqu’un d’autre peut très bien aimer les thrillers dans la même veine. Si vous lisiez ne serait-ce qu’un seul livre de Jean-Christophe Grangé, vous ne verrez plus l’humain de la même manière. Pourtant, c’est de la fiction. Mais bon, personne ne fait d’histoires aux thrillers. Les romances sont connues pour être abrutissantes, n’est-ce pas ? Vous ne seriez pas un vrai lecteur si c’est votre genre préféré . Mdr. Allez vous faire foutre.

Petite reco de romances qui tordent le cou à ces idées reçues sur le fait d’être un vrai lecteur

  • En équilibre, Morgane Moncomble
  • Un bonheur imparfait de Colleen Hoover
  • Je veux manger ton pancréas de Yoru Sumino
  • Your Name de Makoto Shinkai
  • Campus Drivers de C. S. Quill
  • Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain
  • L’esquisse du bonheur de Akemi Dawn
  • Pour l’amour du Pho de Loan Le
  • P.S Tu me manques de Brigitte Kem
  • Nos étoiles contraires de Jonh Green
  • Avant toi de Jojo Moyes
  • Jamais Plus Colleen Hoover

Bon, on sera encore là demain si je dois écrire tout ce qui me vient à l’esprit à propos du fait d’être un vrai lecteur. Ne jugez pas les lectures des autres. Chacun lit ce qu’il lui plaît de lire. Si vous avez des recos à faire, partagez simplement. Il n’y a pas besoin de comparer, de descendre un genre pour en glorifier un autre. Je lis encore des livres pour enfants. Le Petit prince est un livre pour enfants. Les livres de Dahl aussi. Mais je n’en saisis la portée qu’à l’âge adulte. Bref, lisez ce que vous voulez, vous fait envie. Il n’y a pas de lecture supérieure. Si vous tirez du plaisir, des connaissances, ou que vous passiez juste le temps, c’est de la lecture, ça compte, c’est une « vraie chose ». Vous êtes un vrai lecteur.

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